QuackShot Starring Donald Duck
En 1991, notre ami Donald Duck fait sa toute première apparition sur Mega Drive avec QuackShot Starring Donald Duck, un jeu de plateforme développé par SEGA en collaboration avec Disney. Dans cette aventure inédite, le célèbre canard endosse le costume d’aventurier pour partir à la recherche d’un trésor caché. Son périple le mènera aux quatre coins du monde, mais de nombreux ennemis et pièges en tout genre l’attendent sur son chemin. Aujourd’hui, je vous invite à découvrir ou redécouvrir ce grand classique du jeu vidéo à travers une critique détaillée.
L’univers de Disney a connu un véritable âge d’or sur les consoles de jeux durant les années 80 et 90, avec des titres mémorables qui ont marqué les esprits des joueurs. De nos jours, il est difficile de trouver des jeux de la même trempe sur les supports modernes, les sorties étant rares et leur qualité souvent trop inégale. Bien sûr, nous avons eu quelques adaptations de titres phares comme DuckTales et Castle of Illusion, mais hélas, les jeux de plateformes mettant en scène les personnages iconiques de Disney ne sont plus ce qu’ils étaient. Cependant, cette triste situation n’est pas une fatalité pour autant puisque cela me donne le prétexte de brancher la Mega Drive pour redécouvrir certains classiques Disney, comme aujourd’hui l’incontournable QuackShot Starring Donald Duck, qui n’a connu qu’une réédition dans une compilation SEGA Ages publiée exclusivement au Japon sur SEGA Saturn.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, j’aimerais préciser que j’ai découvert pour la première fois QuackShot à sa sortie en 1992 dans sa version européenne. Cependant, en raison de mon jeune âge, il m’était malheureusement difficile de bien comprendre les mécaniques du jeu et de progresser au-delà des trois premiers niveaux. De plus, les dialogues en anglais ont rajouté une difficulté supplémentaire et pas des moindres, mais peu importe, car dans mes souvenirs, j’étais un jeune garçon heureux de jouer à la Mega Drive en compagnie de ce cher Donald Duck. Il faut dire que SEGA avait réussi à rendre QuackShot captivant, avec une intrigue évoquant une chasse au trésor digne d’un film d’Indiana Jones, et il m’était alors impossible de ressentir la moindre frustration face à l’écran tant le spectacle m’avait émerveillé.
Récemment, j’ai redonné une chance à ce jeu de mon enfance qui m’avait tant impressionné à l’époque. Ce retour aux sources m’a permis de redécouvrir les charmes qui ont fait le succès de QuackShot tout en l’évaluant avec un regard neuf et un minimum objectivité. Pour ne rien laisser au hasard, j’ai pris le temps de jouer longuement à la version japonaise, intitulée I Love Donald: Georgia Ou no Hihou, ainsi que la version américaine du jeu. Il est bon de préciser qu’il existe une ROM pour toutes les régions et il est possible de jouer sur n’importe quelle console puisque la cartouche est démunie de protection territoriale. Toutefois, il faut prendre en considération que le texte sera principalement en Japonais lorsque la cartouche est indéré dans une console non occidentale.
À la recherche du trésor de Garuzia
Après le démarrage de la Mega Drive, on aperçoit Donald explorer un tombeau, marchant délicatement sur la pointe des pieds de peur d’activer malencontreusement un piège mortel. Mais à la vue d’un trésor inestimable scintillant dans l’obscurité, l’aventurier à deux pattes se précipite dans sa direction, mais se retrouve soudainement dans le vide après qu’une dalle s’est ouverte sous ses pas. Voilà une scène qui ne manque pas d’humour ! Par la suite, le jeu affiche l’écran titre où on peut y voir une carte du monde avec un avion piloté par les trois compères, Riri, Fifi et Loulou, ainsi que Donald vêtu de son costume d’aventurier.
Une fois prêt pour l’action, il suffit d’appuyer sur la touche Start pour accéder au menu principal, mais en attendant quelques secondes, il est possible de contempler une cinématique illustrée par de jolies images, accompagnée d’une musique fort entraînante pour nous plonger dans l’ambiance. Sur chaque séquence s’affiche différents textes en anglais ou japonais, selon la région de la cartouche, pour nous expliquer brièvement l’intrigue.
On apprend alors que Donald trouve un vieux livre poussiéreux dans la bibliothèque de son oncle Picsou. Ce livre mentionne un ancien roi nommé Garuzia qui fût jadis un puissant souverain du royaume de Great Duck. Avant de disparaître, ce dernier aurait caché quelque part sur terre un trésor d’une valeur inestimable. La mystérieuse carte contenue dans le livre offre de précieux indices pour localiser ce trésor, permettant ainsi à Donald de le récupérer et devenir alors encore plus riche que son oncle ! Au même moment, le gang des Big Bad Petes qui observait la scène par la fenêtre, surgit pour tenter de s’emparer de la carte. Mais heureusement, notre ami Donald réussit à s’échapper tel un cascadeur intrépide et se lance aussitôt à la recherche du trésor du roi Garuzia.
Il est temps de partir à la recherche du trésor de Garuzia ! Avant de commencer une nouvelle partie, le menu principal offre la possibilité d’accéder aux options pour écouter la bande-son dans son intégralité et modifier l’agencement des boutons de la manette. Il n’est donc pas possible d’ajuster le niveau de difficulté ni d’augmenter le nombre de vies disponibles avant le fatidique écran Game Over, mais QuackShot a la particularité d’offrir un nombre de crédits illimité, ce qui permet à chacun de progresser dans l’aventure sans trop de frustration.
Au départ, Donald peut librement se déplacer sur la carte en explorant trois destinations : Duckburg, Mexico et la Transylvanie. Le joueur est libre de parcourir les niveaux dans l’ordre de son choix, mais il sera nécessaire de faire plusieurs aller-retours afin de récupérer des objets spéciaux qui seront nécessaires pour continuer la progression. Il est donc important de bien explorer les niveaux et de lire attentivement les différents dialogues avec les personnages pour comprendre comment progresser dans le jeu.
Vous l’aurez certainement deviné, l’avion présent à l’écran principal n’est pas là par hasard. Ce dernier permet à Donald de voyager rapidement sur la carte du monde, mais aussi de quitter un niveau après que ce dernier est planté un drapeau au sol en guise de point de passage. Depuis cet endroit, il est possible de se rendre dans l’inventaire en pressant la touche Start et de sélectionner l’action “Call…” pour aller vers une autre destination. En plus de mettre le jeu en pause, l’inventaire permet de changer l’arme de notre héros et d’analyser ou bien d’utiliser l’un des objets obtenus au cours de ce périple.
Dans chaque niveau, Donald est confronté à divers ennemis dont les membres du Big Bad Petes fin décidés à récupérer la carte au trésor. Il est possible d’immobiliser temporairement chaque ennemi grâce à une sorte de lance-ventouse pouvant être amélioré pour escalader des parois ou bien voler quelques instants en s’agrippant à un animal volant. Le fait de ne pas pouvoir éliminer les ennemis ajoute une pression constante au joueur, d’autant plus qu’il est parfois nécessaire de revenir en arrière pour se rendre au point de passage permettant de quitter le niveau.
Ventouse, Popcorn et Chewing-gum
Pour faire face aux ennemis et les éliminer définitivement, Donald dispose d’un pistolet spécial qui projette une multitude de popcorns. Bien que cette arme soit disponible dès le début du jeu, il est nécessaire de récolter des munitions pour l’utiliser, et celles-ci sont en quantité limitée. Il est donc fortement conseillé d’en récolter un maximum et de les préserver pour les moments difficiles, notamment vers la fin du jeu, où les ennemis deviennent particulièrement redoutables.
Après avoir terminé les deux premiers niveaux, Donald aura accès à un second pistolet qui à l’originalité de tirer des bulles de chewing-gum. Ce pistolet permet non seulement de détruire des objets faisant obstacle, mais aussi d’éliminer certains ennemis aquatiques. Comme pour le pistolet à popcorns, les munitions sont limitées, mais le jeu est un peu plus généreux en termes d’items pour cette arme, qui est indispensable pour progresser au-delà du troisième niveau.
Outre les munitions, Donald peut ramasser divers objets tout au long de son aventure : de la nourriture pour augmenter ses points de vie, des sacs d’argent pour accumuler des points bonus, et des vies pour avoir plus d’essais et ainsi éviter de recommencer le niveau après un écran de game over. Donald aura également l’occasion de collecter du piment pour augmenter sa barre de tempérament. Une fois celle-ci complètement chargée, Donald entre dans un état de démence temporaire, lui permettant ainsi d’éliminer les ennemis sur son passage tout en étant invincible.
Parmi les différentes actions possibles, Donald peut se déplacer en sautant en appuyant sur le bouton C, prendre la fuite en pressant longuement le bouton A, et glisser sur le sol en appuyant sur le bouton C tout en maintenant la direction bas-gauche ou bas-droit. Le bouton B est, quant à lui, affecté par défaut au tir. En pratique, Donald se déplace facilement et répond parfaitement aux actions souhaitées. C’est un vrai régal de le contrôler et de le voir se mouvoir à l’écran dans les différents environnements proposés, qui vous assureront un dépaysement total : l’Inde, l’Égypte, le Pôle Nord, un bateau viking, une forêt mystérieuse, ou encore une île secrète.
Bien qu’il soit tentant de sauter par-dessus les ennemis plutôt que de les immobiliser temporairement ou d’utiliser des munitions, cette méthode présente plusieurs inconvénients. En effet, vous ne pourrez pas ramasser les objets lâchés par les ennemis ni augmenter votre score, ce qui est vraiment regrettable, car chaque 100 000 points gagnés vous octroie une précieuse vie supplémentaire. Il est donc crucial de bien gérer ces aspects pour progresser sereinement, puisque même si le jeu vous permet de reprendre la partie après un game over, il devient difficile de continuer avec seulement trois essais et une barre de vitalité incomplète.
Bien qu’il soit possible de rejouer certains niveaux pour récolter à nouveau des vies et des points supplémentaires, vers la fin du jeu, la liberté de déplacement sur la carte est restreinte. Il est donc essentiel de conserver un nombre suffisant de vies pour espérer venir à bout des neuf niveaux et des cinq boss. On peut s’étonner que le jeu n’offre pas autant de boss qu’il y a de niveaux, mais ceux-ci sont suffisamment bien conçus avec des mécaniques distinctes pour compenser ce manque. Affronter ces boss ne sera pas facile, mais avec un peu de réflexion et de dextérité, il est possible de sortir victorieux sans trop y laisser de plumes !
Un défi stimulant
Je tiens à souligner que le level design de Quackshot est particulièrement soigné. Il est rarement frustrant de perdre une vie, car les erreurs résultent généralement de maladresses ou d’un manque d’attention. Les deux derniers niveaux, en particulier, sont très difficiles, notamment avec des phases de plateformes où l’erreur ne pardonne pas. Cependant, le jeu évite le piège de la difficulté excessive qui pousserait un joueur exténué à vouloir se taper la tête contre un mur, voire de s’étrangler avec le fil de la manette. Au contraire, il offre un défi stimulant sans pour autant devenir pénible, ce qui est fort appréciable.
Attention, car Quackshot peut sembler être un jeu relativement facile, adapté aux jeunes joueurs, mais il n’en est rien, bien au contraire. Si le jeu se montre plutôt accessible durant le premier quart d’heure, il devient rapidement de plus en plus exigeant, nécessitant une parfaite maîtrise de Donald et une bonne connaissance des niveaux. Avec détermination et une après-midi libre, il est tout à fait envisageable de terminer l’aventure, même pour un joueur découvrant le titre. Je me souviens avoir laissé tourner la console pendant plusieurs heures pour éviter de tout recommencer, ce qui m’a permis de finir le jeu grâce aux crédits infinis, en y laissant quelques gouttes de sueur.
J’apprécie beaucoup le contraste entre l’univers Disney et un jeu de plateforme dont la difficulté s’adresse plutôt à des adolescents, voire à de jeunes adultes. Par ailleurs, l’inspiration des films d’Indiana Jones dans Quackshot est un véritable atout, que je préfère de loin au style féerique de Castle of Illusion. Cette inspiration apporte un côté plus sérieux et mature au jeu avec une petite pointe d’humour, enrichissant ainsi l’expérience globale. Même si Quackshot reste un jeu destiné aux enfants en apparence, il devient vraiment gratifiant de progresser à travers les niveaux tout en voyant les jeunes enfants autour de soi avec le regard ébahi et rempli d’admiration.
Une réelle avancée technique
Le véritable point fort de Quackshot est indéniablement son visuel impeccable, qui nous offre un spectacle de toute beauté en exploitant avec brio la palette de couleurs de la Mega Drive. Les gros sprites sont magnifiquement dessinés et détaillés, avec suffisamment de frames pour assurer une animation fluide. Donald est une véritable réussite visuelle, et on ne se lasse jamais de le voir se mouvoir à l’écran. Les décors, eux, sont remarquablement réalisés et capturent avec fidélité les différents environnements des niveaux. En toute franchise, j’ai longtemps cru que Disney avait participé à la conception graphique du jeu, tant le rendu est soigné et respecte avec précision le style visuel des productions animés de la firme.
Néanmoins, je regrette d’avoir constaté que le scrolling parallaxe est parfois mal découpé sur certaines parties du décor, ce qui est particulièrement visible sur les écrans cathodiques de dernière génération ainsi que sur les écrans modernes, où les pixels sont nets. Il n’y a rien de dramatique pour autant, mais je me devais de souligner ce point.
Dans l’ensemble, l’équipe de développement a accompli un excellent travail avec Quackshot. On perçoit une réelle avancée technique et visuelle par rapport à Castle of Illusion, sorti un an plus tôt. Le jeu repose sur un code solide, sans ralentissements majeurs. À l’exception d’un détail mineur où le ballon dirigeable à l’effigie de Mickey, dans la seconde partie du premier niveau, revient à sa position initiale lorsque Donald fait marche arrière, je n’ai noté aucun problème particulier. En dehors de ce point, Quackshot se distingue très bien sur le plan technique pour un jeu sorti relativement tôt dans la carrière de la Mega Drive et reste encore plaisant à jouer aujourd’hui.
La maniabilité de Quackshot est une franche réussite, permettant au joueur de contrôler Donald de manière instinctive après quelques minutes de jeu. Cependant, un petit bémol subsiste : il est nécessaire de passer systématiquement par l’inventaire pour changer d’arme. Cette contrainte peut devenir redondante à la longue et interrompre le rythme du jeu, particulièrement lors des phases d’action plus intenses.
La bande-son de Quackshot se distingue par sa qualité exceptionnelle, tant au niveau sonore que musical. Elle s’intègre parfaitement à l’univers du jeu, exploitant habilement le processeur audio de la Mega Drive pour offrir une expérience sonore immersive. En stéréo, le plaisir est amplifié, les mélodies utilisant les deux canaux de manière indépendante pour créer une profondeur sonore exaltante. Les compositions, captivantes et mémorables, résonneront longtemps dans votre tête. Une mention particulière revient à la musique du niveau Hideout, qui se distingue par son caractère épique et ajoute une touche mémorable à l’aventure.
Avec Quackshot, SEGA nous offre une aventure captivante dont la durée de vie devrait satisfaire une grande majorité des joueurs, grâce à un nombre suffisant de niveaux et une difficulté bien dosée. SEGA a fait le choix judicieux de proposer un défi tout en permettant aux joueurs de retenter leur chance autant qu’ils le souhaitent, ou d’abandonner pour essayer de mieux réussir lors de la prochaine partie. Pour un joueur ayant un peu d’expérience, la durée de vie se situe généralement entre une heure et demie et deux heures, ce qui est tout à fait honorable pour un jeu de plateforme de cette génération. Une fois le jeu totalement maîtrisé, il devrait être possible de le finir en moins d’une heure.
Après avoir terminé le jeu, il est certain que vous aurez envie d’y revenir pour le plaisir de revivre de super moments avec ce cher Donald sur Mega Drive. Le charme et le fun de Quackshot offrent une rejouabilité qui assure que le jeu continuera longtemps à captiver et divertir, même après avoir vu plusieurs fois le générique de fin. Il est cependant dommage que SEGA n’ait pas songé à proposer différents niveaux de difficulté sélectionnables pour nous offrir un peu plus de challenge une fois le jeu bien maîtrisé. Cela aurait certainement ajouté un intérêt supplémentaire, mais dans tous les cas, il reste toujours la possibilité de se lancer des défis tels que finir le jeu sans obtenir un game over ou bien d’obtenir un maximum de points par exemple.
Quackshot est un titre incontournable sur la Mega Drive grâce à sa réalisation exemplaire qui nous plonge dans une aventure inoubliable aux côtés de Donald Duck. Le jeu se distingue par un level design maîtrisé, une difficulté progressive, des graphismes somptueux et une technique aboutie. Le tout est agrémenté par une bande-son réussie qui contribue à enrichir l’expérience. On retiendra également son concept d’inventaire et d’objets à récupérer qui apporte une véritable dimension stratégique à l’aventure. Encore aujourd’hui, Quackshot n’a pas perdu de sa superbe et reste tout autant agréable à jouer que dans les souvenirs. SEGA avait vraiment frappé fort pour l’époque, et il est très regrettable qu’une suite n’ait jamais été envisagée, que ce soit sur Mega Drive ou une autre console comme la Saturn. Cela nous aurait permis de prolonger le plaisir et de donner aux développeurs l’occasion de corriger quelques défauts mineurs. En somme, Quackshot demeure un véritable bijou vidéoludique, un classique à redécouvrir sans modération.

Verdict
Quackshot est un véritable joyau de la Mega Drive, une aventure épique où Donald Duck n’a jamais été aussi classe. Un classique intemporel, fun et plein de charme, à (re)découvrir absolument pour tous les amoureux de grandes aventures portées par un héros charismatique.