Après avoir rencontré un succès fulgurant dans les salles d’arcade du Japon, le prodigieux Dead or Alive débarque sur SEGA Saturn en 1997. Porté par la Team Ninja, ce jeu de combat avait impressionné à l’époque par ses graphismes et sa technicité. Pourtant, la version Saturn reste encore aujourd’hui injustement méconnue, souvent éclipsée par la version PlayStation, considérée comme supérieure. Qu’en est-il réellement ? Plongeons dans une analyse complète pour découvrir ce que cette version Saturn a vraiment dans le ventre.
La SEGA Saturn est une console hors du commun qui a reçu pléthore de jeux de combat, aussi bien en 2D qu’en 3D. Dead or Alive s’ajoute à sa ludothèque déjà bien riche, aux côtés de titres emblématiques tels que Virtua Fighter 2, Last Bronx, Fighting Vipers ou encore Fighters Remix. Mais avant de nous attaquer à la version Saturn, il est essentiel de comprendre les raisons qui ont poussé Tecmo à mettre au point un nouveau jeu de combat alors que le marché était déjà en proie à une concurrence féroce.
Mort ou Vif, le dernier espoir
Au milieu des années 90, Tecmo traversait une période difficile et la création de Dead or Alive représentait alors son dernier espoir pour éviter la faillite. La société a confié à Tomonobu Itagaki, la lourde tâche de créer un jeu capable de rivaliser avec le très populaire Virtua Fighter 2. S’inspirant de ce dernier, Itagaki a développé Dead or Alive en incluant diverses améliorations dont des combats plus dynamiques et un contenu provocateur pour attirer un maximum de joueurs. Conçu pour la carte SEGA Model 2, le jeu a connu un grand succès au Japon permettant ainsi à Tecmo de se redresser financièrement. Cependant, il n’a pas réussi à s’imposer en Occident, notamment à cause de Tekken qui régnait en maître absolu.
Tecmo avait alors décidé de se concentrer sur le marché japonais en préparant une version console, initialement prévue pour la Nintendo 64, pour finalement atterrir sur Saturn. Ce choix s’avéra judicieux puisque Dead or Alive reposait entièrement sur le moteur de Virtua Fighter 2, facilitant ainsi sa conversion console. Bien que moins puissante que le Model 2, la Saturn pouvait offrir un portage de bonne facture dans un délai relativement court.
Il est bon de noter que l’éditeur Acclaim avait entrepris de commercialiser une version américaine, mais le projet fut tragiquement abandonné sans fournir la moindre explication. Cette absence de version occidentale a certainement été préjudiciable, même si plus tard, le jeu a été distribué sur le continent par le biais d’une version PlayStation. Bien que ce soit fort regrettable pour les joueurs sur Saturn, on peut supposer que les parts de marché détenues à ce moment par la console étaient trop faibles pour qu’une sortie outre-Atlantique soit réellement envisageable.
À présent que nous connaissons plus en détails les conditions dans lesquelles Dead or Alive est arrivée sur Saturn, il est temps de brancher la console et d’évaluer ce que vaut réellement cette adaptation. Pour ce test, j’ai utilisé la version standard avec une console japonaise, mais il faut savoir que Dead or Alive a aussi été publié en édition limitée (Genteiban) comprenant un étui, un artbook et une image différente sur la face du CD. Il s’agit d’une belle pièce que tout fan de la franchise se doit de posséder d’autant plus que son prix de vente reste encore très raisonnable à l’heure où j’écris ces lignes.
Le grand tournois DOA
L’intrigue se focalise sur un tournoi organisé par la DOATEC, une société à la pointe de la technologie menant en parallèle de ses activités, des expériences secrètes sur la manipulation génétique et le clonage. Ce tournoi mondial réunit une poignée de combattants venus de divers horizons ayant chacun leurs propres motivations pour y participer. Certains combattent pour l’honneur et la gloire, d’autres pour assouvir leur soif de vengeance ou mener à bien une quête.
Même si Dead or Alive est un jeu qui se concentre essentiellement sur les combats plutôt que son histoire, on ne peut que saluer l’effort d’avoir inséré une intrigue suffisamment intéressante pour augmenter l’intérêt du jeu, d’autant plus que chaque combattant possède son propre backstory, permettant ainsi de créer un attachement entre le joueur et les personnages.
Cette version Saturn inclut divers modes supplémentaires pour profiter pleinement du jeu à domicile. Accessible depuis l’écran principal après une courte cinématique, on retrouve le mode arcade, time attack, training, survival, versus et kumite. Ce dernier est sans doute le plus intéressant de tous, car il propose d’affronter un grand nombre de combattants tout en calculant le ratio victoires/défaites. Dans ce mode, la progression ne peut pas être sauvegardée et il faudra donc prévoir un peu de temps devant soit pour avoir la satisfaction de terminer la partie. Cela ne pose pas trop de problème lorsqu’on affronte 30 à 50 adversaires, mais au-delà, cela devient un véritable défi qui devrait vous occuper durant au moins une bonne heure.
Le mode survie aurait pu également offrir un grand intérêt, mais il ne permet pas d’enchaîner rapidement une nouvelle partie après avoir perdu. En effet, le but est de survivre match après match en retrouvant partiellement quelques points de vie et le jeu s’arrête une fois vaincu. Pour recommencer, il faut alors passer par l’écran game over, l’écran titre avant de revenir à l’écran principal pour sélectionner à nouveau le mode et choisir son personnage. Il y a bien au moins une bonne dizaine de secondes qui se sont écoulées entre temps, ce qui dissuade de retenter plusieurs fois d’affilée l’expérience. Dommage, car j’aurais vraiment préféré que le jeu nous propose de simplement recommencer la partie d’une simple pression sur le bouton “Start” à la manière du mode arcade ou time attack.
En plus des différents modes de jeu, Dead or Alive propose un menu spécial permettant de débloquer plusieurs options secrètes influant sur le gameplay. Ce petit ajout est très appréciable, car il renforce l’intérêt du jeu une fois que l’on a exploré ses principaux aspects. En complément, il est possible de débloquer des costumes supplémentaires pour chaque personnage en terminant plusieurs fois le mode arcade.
Un casting d’enfer
Un des grands atouts de Dead or Alive est sans le moindre doute son casting d’enfer qui se compose de figures charismatiques, bien que certaines ressemblances avec les personnages de Virtua Fighter 2 soient évidentes. En portant le regard sur les trois combattantes disponibles, il est difficile de ne pas tomber éperdument amoureux de l’une d’entre elle : Kasumi, une kunoichi membre du clan Mugen Tenshin, Lei Fang, une adepte du taikyokuken et Tina Armstrong, lutteuse professionnelle. En toute franchise, Dead or Alive n’aurait assurément pas le même peps sans ces personnages divins à la plastique parfaite.
Il convient de préciser que les costumes des combattants féminins sont pour le moins audacieux, mettant en valeur les courbes de leur corps sublime en tout point. Par ailleurs, les poitrines voluptueuses bougent de manière exagérée rien que pour le plaisir des yeux et certaines tenues laissent même entrevoir les sous-vêtements sans la moindre censure. Ce contenu provocateur contribue considérablement à l’attrait visuel du jeu, une chose qui serait impensable aujourd’hui tant le corps de la femme y est sexualisé à outrance. Que c’est bon l’esprit des années 90 !
Pour le reste des protagonistes, Dead or Alive propose également des combattants qui ne manquent pas d’attrait : Ryu Hayabusa, le puissant shinobi issu de la franchise Ninja Gaiden ; Bayman, un assassin effroyable formé par l’armée russe ; Zack, un DJ déjanté qui se bat avant tout pour l’argent ; Gen Fu, un grand maître du shini-rokugo-ken à ne surtout pas sous estimer ; et enfin, Jan Lee, un adepte du Jeet Kune Do, un art martial redoutable créé par le vénéré Bruce Lee.Dû fait de leur similitude avec les combattants de Virtua Fighter 2, il est aisé de trouver les correspondances pour certains d’entre eux. Ainsi, nous avons Lei Fang pour Pan Chan, Ryu Hayabusa pour Kage-Maru, Gen Fu pour Shaun Di ou bien encore Tina Armstrong qui pourrait correspondre à Sarah Bryant et je serais même tenté de dire que Jacky Bryant a inspiré le personnage de Jan Lee.
Kasumi
Personnage central de Dead or Alive, Kasumi est une kunoichi destinée à devenir le chef du clan Mugen Tenshin. Elle décide cependant de quitter secrètement son village pour découvrir qui a attaqué et paralysé son frère, Hayate.

Ryu Hayabusa
Légendaire shinobi de la célèbre franchise Ninja Gaiden, Ryu Hayabusa rejoint le tournoi pour relever de nouveaux défis tout en recherchant la sœur de son meilleur ami, Hayate, qui a mystérieusement disparue de son village.

Bayman
Agent spécial russe et expert en Sambo, Bayman a pour mission d’éliminer le dirigeant de la DOATEC, Fame Douglas.

Lei Fang
Pratiquante experte du taikyokuken, Lei Fang est déterminée à vaincre son rival Jan Lee, qui l’aurait sauvée d’une attaque de rue, et ainsi prouver sa véritable force.

Jan Lee
Adepte du Jeet Kune Do, Jan Lee est un combattant passionné, en quête perpétuelle de nouveaux adversaires à défier pour son seul plaisir.

Tina Armstrong
Lutteuse professionnelle, Tina rêve de percer à Hollywood. Elle participe au tournoi dans l’espoir de se faire remarquer et décrocher son premier rôle au cinéma.

Gen Fu
Maître du shini-rokugo-ken, Gen Fu sort de sa retraite pour participer au tournoi, dans l’espoir de gagner les fonds nécessaires pour soigner sa petite-fille, Mei Lin.
Zack
DJ excentrique, Zack ne rejoint le tournoi que pour une seule raison : gagner un maximum d’argent.
Un système de combat novateur
Dead or Alive reprend donc de nombreux éléments de Virtua Fighter 2, mais il se distingue par un système de combat grandement amélioré grâce à l’introduction des contres, ce qui ajoute une dimension totalement nouvelle aux affrontements. Fini les enchaînements interminables : en exécutant un contre, vous interrompez le spam et punissez sévèrement votre adversaire. Il devient alors crucial de bien réfléchir avant de frapper et de maîtriser le timing afin d’éviter d’être contré.
Les combats sont incroyablement rapides, ce qui confère au jeu un dynamisme addictif. De plus, chaque personnage dispose d’une palette de coups suffisamment variée pour diversifier les attaques, rendant ainsi les affrontements encore plus immersifs.
Le contrôle d’un combattant repose sur trois actions : coup de poing, coup de pied et garde. Jusqu’ici, c’est classique et similaire à Virtua Fighter 2, mais grâce aux différentes combinaisons, il est possible d’exécuter des coups spéciaux qui peuvent s’avérer déterminants pour remporter la victoire. Pour effectuer un contre, il suffit d’utiliser la garde au bon moment tout en reculant. Bien évidemment, la garde peut aussi être utilisée pour se protéger de la plupart des attaques, tout en permettant d’exécuter des prises en manipulant la croix directionnelle.
Outre les habituels déplacements sur l’arène, la croix directionnelle permet également d’effectuer rapidement des dash en avant et en arrière pour surprendre l’adversaire ou au contraire se retirer in extremis pour esquiver une attaque. Les combattants peuvent aussi courir juste avant de porter un puissant coup, mais il est essentiel de maîtriser le timing pour éviter un contre brutal.
Dead or Alive se distingue également par l’originalité d’intégrer une zone de danger à l’extérieur du ring, qui inflige de sérieux dégâts si un combattant y tombe avant de rebondir dans les airs. Cette mécanique est particulièrement efficace pour infliger de gros dégâts à son adversaire et remporter rapidement la victoire. Cependant, il faut rester vigilant, car cette zone peut aussi se retourner contre vous.
Si les contres peuvent s’avérer décisifs dans un match, le joueur peut tout autant remporter la victoire grâce aux enchaînements qui peuvent se poursuivre même dans les airs et pendant quelques fractions de secondes une fois l’adversaire à terre. Pour être certain qu’il ne se relèvera pas, il est possible de le finir toute en beauté avec une puissante attaque au sol. C’est tout simplement jouissif !
Il est étonnant pour un jeu de cette génération de disposer d’un aussi grand arsenal de coups avec un haut degré d’accessibilité par rapport à d’autres jeux plus exigeants qui demanderont un grand engagement personnel pour réussir à maîtriser ses rouages. Un joueur novice peut rapidement prendre ses marques, mais il est tout à fait possible d’exceller jusqu’à devenir un adversaire redoutable en pratiquant régulièrement.
Un plaisir de combattre qui ne s’arrête jamais
Un autre point fort, c’est le haut niveau de difficulté qui nous pousse à toujours donner le meilleur de nous-même pour remporter la victoire. Il est vraiment surprenant que l’IA soit aussi développée et n’hésite pas à nous balancer une vague d’enchaînement tout en contrant la plupart de nos attaques. Cela est surtout vrai à partir des trois derniers affrontements qui pourront peut-être vous faire péter un câble, surtout si vous aviez en tête de pulvériser votre meilleur temps en mode arcade ou time attack.
En branchant une seconde manette, les parties deviennent d’autant plus jouissives, plus encore si le second joueur sait se défendre, menant à des combats intenses et palpitants. On enchaîne inlassablement match après match, cherchant à déterminer qui est le plus fort. On recommence sans cesse, soit pour reprendre l’avantage et imposer sa domination, soit pour accorder à son adversaire une nouvelle chance de revenir dans le combat, histoire de prolonger le plaisir.
Quelle sensation formidable que de chercher la moindre faille, la moindre ouverture, et de l’exploiter pour punir sévèrement, voire humilier son rival. Il est certain que le mode deux joueurs apporte un énorme plus, mais on peut tout de même regretter l’absence d’un mode Team Battle ou autre pour rehausser davantage le challenge.
En termes de durée de vie, Dead or Alive est tout simplement énorme, notamment grâce à son contenu déblocable qui promet plusieurs heures de jeu avant d’obtenir tous les éléments cachés. Pour ce faire, vous devrez relever divers défis, comme finir le mode Time Attack en moins de cinq minutes, terminer le mode Arcade avec tous les combattants, ou encore vaincre une dizaine d’adversaires en mode Survival. Il est également possible de débloquer des éléments cachés en jouant pendant une certaine durée. Comme je suis généreux, je vous offre un petit tips : entrez les initiales ‘DOA’ après avoir battu votre meilleur score.
Même après avoir débloqué tous les éléments cachés, il est facile de se laisser tenter par une nouvelle session de jeu, simplement pour retrouver les plaisirs du gameplay et la technicité des combats. On ne peut que reconnaître que Dead or Alive sur Saturn offre une durée de vie quasi illimitée, tant le plaisir reste intact, même après de longues heures de jeu. Est-ce grâce à son ambiance unique ? À ses combattantes séduisantes à voir évoluer dans l’arène ? Ou à son système de combat, à la fois efficace et captivant ? Je dirais que c’est un mélange de tout cela !
Une technique impressionnante sur Saturn
Jusqu’ici, Dead or Alive coche toutes les cases pour être considéré comme l’un des meilleurs jeux de combat de sa génération. Mais encore faut-il réussir l’épreuve de la technique. Sur ce point, le jeu de Tecmo excelle brillamment et rend hommage à la Saturn comme peu d’autres titres l’ont fait auparavant.
Virtua Fighter 2 est déjà un modèle technique impressionnant, visuellement superbe et fluide, mais Dead or Alive pousse encore plus loin l’exploit. Premièrement, il profite d’un affichage haute résolution et retranscrit des modèles 3D détaillés avec une fluidité déconcertante. Oui, c’est beau, mais surtout, c’est incroyablement fluide !
Les développeurs ont soigné chaque combattant avec une attention particulière sur les personnages féminins, et c’est un véritable plaisir de les voir s’animer à l’écran. Les mouvements des cheveux suivent chaque déplacement, réagissant même au vent, tandis que les généreuses poitrines, dans un style propre au jeu, bougent avec dynamisme, enrichissant visuellement chaque combat.
Ce qui est encore plus impressionnant, c’est que la console ne montre aucun signe de faiblesse. L’image ne ralentit jamais, même lors des affrontements les plus intenses. Pas de latence, même lorsqu’il s’agit d’enchaîner les coups à tout va. Aussi surprenant que cela puisse paraître, on se retrouve face à un jeu de combat 3D qui offre toute la réactivité et le dynamisme d’un jeu en 2D. C’est tout bonnement prodigieux !
Les décors des arènes ne sont pas en reste, offrant des paysages hauts en couleur agrémentés parfois d’éléments animés en 3D. Les textures du sol, de qualité remarquable, ajoutent une dimension supplémentaire à l’expérience visuelle, enrichissant ainsi une qualité graphique déjà exceptionnelle.
Une bande son ahurissante !
La bande son de Dead or Alive joue un rôle crucial dans la création de cette ambiance si envoûtante. La voix off accentue le dynamisme des combats, tandis que les divers effets sonores, variés et de qualité, immergent le joueur dans l’action la plus totale.
Les compositions, d’une qualité CD et réenregistrées à partir des musiques de la version arcade, s’accordent parfaitement à l’univers de chaque arène. Chaque morceau, qu’il s’agisse de rythmes énergiques ou de mélodies plus suaves, complète à merveille l’intensité des combats. Mieux encore, ces morceaux peuvent s’écouter en boucle sans jamais se lasser, rendant les sessions de jeu encore plus immersives.
Bien que j’apprécie toutes les musiques de l’OST, j’ai une préférence pour le thème de Kasumi, Time of Determination, et celui de Ryu, Blade of Ryu, qui captent bien l’esprit shinobi avec une magnifique touche de rock. C’est épique ! J’aime aussi la piste dédiée au mode training, Physical System, que je trouve vraiment cool, me rappelant ces bons morceaux que l’on retrouvait dans les films d’arts martiaux des années 90.
Meilleur sur PlayStation ?
Dead or Alive est apparu également sur PlayStation avec un an d’intervalle et il s’avère être la première adaptation d’un jeu issu d’une borne SEGA sur la console de Sony. Au vu des spécifications de la PlayStation et du délai de développement supplémentaire, on pourrait s’attendre à que cette version surpasse celle de la Saturn. Hors, il n’en est rien, bien au contraire.
Le point fort du portage chez Sony est indéniablement son contenu plus riche avec deux nouveaux combattants qui s’ajoutent au casting et une présentation retravaillée bénéficiant d’une meilleure transition entre les combats. Cependant, la version Saturn se place largement au dessus en terme de visuel grâce à ses modèles 3D plus réussis, sa haute résolution et ses décors profitant d’un réel effet de profondeur.
Il en résulte une version au top qui se veut très proche de la version arcade tandis que sur PlayStation, le jeu se veut totalement différent et prend même la liberté de proposer une nouvelle OST dont les morceaux ne collent pas toujours avec l’univers de Dead or Alive.
Il faut ajouter que la manette de la PlayStation ne permet pas autant de confort et de convivialité que celle de la Saturn. Bref, à mon humble avis, si vous souhaitez jouer à Dead or Alive de manière authentique, c’est-à-dire fidèle à la borne d’arcade, c’est sur Saturn que ça se passe !
Virtua Fighter a trouvé son maître ?
Dead or Alive est un monolithe du jeu vidéo tant par son game play novateur et son contenu provocateur que par sa technique exceptionnelle et son ambiance incroyable. Il ne fait aucun doute que ce jeu de combat inespéré réussit à surpasser brillamment Virtua Fighter 2 et témoigne de la volonté de Tecmo quant à survivre dans une industrie sans pitié, en pleine mutation avec la démocratisation des univers 3D. Le titre Dead or Alive prend alors ici tout son sens.
Cependant, même si cela me coûte de l’admettre, Virtua Fighter 2 a bel et bien trouvé son maître. Cela ne diminue en rien l’incroyable travail accompli par SEGA ; au contraire, sans son influence, un tel résultat aurait été impossible.
En matière de technique, Dead or Alive décroche un direct du droit phénoménal, brisant instantanément la mâchoire de ses concurrents devenus has-been (bye bye Tekken et consorts). Il m’est encore difficile de réaliser à quel point cette prouesse technique est tangible tant elle me paraît irréaliste. Sommes-nous vraiment sur Saturn ? Cette console qui, selon certains, ne vaut rien en termes de rendu 3D ? J’ai de sérieux doutes…
Et que dire de ses héroïnes ? Les combattantes de Dead or Alive, avec leurs costumes osés et leur allure envoûtante, ajoutent un attrait supplémentaire à l’expérience. Cette fusion entre la beauté du corps et la force féminine signe à jamais la marque de fabrique de la franchise. Dead or Alive ne se contente pas de rivaliser avec Virtua Fighter ; il redéfinit ce que signifie être une belle et puissante guerrière dans le monde des jeux vidéo.
Il est regrettable que Tecmo n’ait pas réussi à amener jusqu’à chez nous ce chef-d’œuvre sur Saturn. Alors que la console de SEGA était en difficulté face à la montée en puissance de la PlayStation, Dead or Alive aurait sans doute su séduire un public très friand de ce type de jeu novateur et à l’esprit purement arcade comme on aime si intensément. Avec un tel titre commercialisé dans nos contrées, la Saturn aurait pu non seulement augmenter sa popularité et peut-être même relancer ses ventes. Après tout, qui sait quel tournant l’histoire aurait pris si ce jeu exceptionnel avait vu le jour en version occidentale sur notre console bien-aimée ?
Quoi qu’il en soit, Dead or Alive enrichit considérablement le catalogue de la Saturn et reste encore un jeu accessible financièrement, et ce même en édition limitée. À moins d’exclure totalement l’import de votre ludothèque, Dead or Alive se révèle un choix de premiers ordre aux côtés des autres cultes de la console. Il ne fait aucun doute que chaque fan de la Saturn peut être allègrement fier qu’un tel jeu existe sur cette machine de rêve.
Ce jeu de combat est un parfait complément à Virtua Fighter. Il conviendra aussi très bien aux joueurs trouvant le titre de SEGA trop austère et difficile d’accès, grâce à ses mécaniques intuitives qui permettent de plonger dans l’action sans accrocs. Le niveau de difficulté élevé saura séduire sans aucun doute les amateurs de baston en quête de challenge ultime. C’est rapide, beau, et ça frappe fort. En somme, un véritable must-have à ajouter sans hésitation à toute collection Saturn digne de ce nom.
Dead or Alive et moi, c’est une grande histoire d’amour de longue date. Comme beaucoup, j’ai découvert la franchise par le biais du second épisode sur Dreamcast, et quelle surprise de revenir à ce premier opus sur Saturn ! Je dois avouer que je n’en attendais pas grand-chose, pensant que rien ne pouvait surpasser le suprême Dead or Alive 2. Pourtant, ce premier volet regorge de qualités, notamment grâce à son lien étroit avec Virtua Fighter 2, et il me semble évident qu’il s’agit à mes yeux du meilleur épisode de la franchise.
Je n’exagère pas : le jeu reste incroyablement efficace et me procure un plaisir immense au point d’en devenir obsessionnel. J’apprécie particulièrement les efforts déployés par la Team Ninja pour rendre cette version impeccable sur le plan technique. On ressent clairement les améliorations apportées au moteur de Virtua Fighter 2 pour tirer pleinement parti du hardware de la Saturn. C’est du grand spectacle ! Ajoutez à cela un gameplay novateur, surtout avec l’introduction d’un système de contre, des personnages charismatiques et un contenu plus adulte, Dead or Alive s’impose inéluctablement comme le meilleur jeu de combat en 3D sur consoles 32 bits.

Verdict
Dead or Alive est une véritable prouesse technique qui met en lumière les capacités impressionnantes de la SEGA Saturn en 3D. Ce jeu de combat excelle sur tous les plans, reprenant les bases de Virtua Fighter tout en les rendant plus accessibles. Il ajoute à cela un visuel soigné et des combattantes charismatiques, faisant de ce titre un incontournable pour les amateurs du genre.